Le Bouddhisme que pratiquent les Sherpas est le Bouddhisme Mahayana des collectivités Nyingmapa (Bonnets Rouges).

Les tormas

Aucune cérémonie, tant publique que privée, ne peut se faire sans tormas. Ce sont des gâteaux sacrificiels constitués de pâte et de beurre qui symbolisent les dieux et les esprits et constituent des offrandes aux divinités.

C’est le lama qui possède l’art de confectionner les tormas dont les formes dépendent du texte liturgique récité durant la cérémonie. À l’issue de la cérémonie, les tormas sont mangés par les participants, à l’exception du beurre inconsommable à cause des colorants qui lui ont été ajoutés.

L’autel lors des grandes cérémonies

Pour une cérémonie importante, en plus des tormas, l’autel est garni de :

  • 3 calices taillés dans des crânes humains contenant le mera (mélange de bière et de sang, remplacé par du thé)
  • De l’eau potable
  • De l’eau pour laver les pieds
  • Des fleurs
  • De l’encens
  • Une lampe
  • Des cymbales

Les cinq objets représentant les cinq sens

  • Miroir
  • Instrument de musique
  • Encens
  • Aliments
  • Morceau d’étoffe

Objets ajoutés par le lama

Le lama ne manquera pas d’ajouter :

  • Un dorje
  • Une clochette
  • Un chörten miniature
  • Un livre sacré
  • Un miroir de métal
  • Des cymbales de différentes tailles
  • Une conque
  • Une trompette faite d’un fémur humain

Tous ces objets seront utilisés à un moment ou un autre de la cérémonie.

Le déroulement de la cérémonie connaît des pauses qui peuvent être l’occasion de bavardages et de plaisanteries parfois égrillardes.

Cérémonies saisonnières

Tsirim

Conjuration des esprits maléfiques à l’ouverture et à la fin de la saison agricole. Est organisée par deux lawas qui collectent le grain pour préparer la nourriture et la boisson des officiants.

Osho

Cérémonie pour la protection des terres arables.

Les Niungnes

Fête du pardon des péchés. Elle se déroule sur trois jours, fin mai ou début juin.

Le Dumje

Le Dumje est la grande fête de la gompa. Il se célèbre un mois après les Niungnes. C’est la fête de toute la communauté qui, toute entière, prend en charge l’approvisionnement en nourriture et boissons. Les organisateurs en sont les lawas.

Cette fête a lieu lorsque les travaux de semence et de sarclage des pommes de terre sont terminés et que le bétail est à l’alpage.

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Sherpas et Sherpanis, après une toilette complète, revêtent leurs vêtements neufs :

  • Ingi (robe couverte du tablier, le mati)
  • Chuba (robe-manteau laissant l’épaule droite nue)

Les Sherpanis portent tous leurs bijoux : chaînes de turquoises ou de grains de corail, boîtes fétiches décorées.

Le Yer-chang

Fête de l’été célébrée à l’alpage pour appeler la protection des dieux sur le bétail. À cette période, les troupeaux ne nécessitent aucun soin et la fête se poursuit autant de jours qu’il y a de familles présentes.

Le Mani-rindu

Festival de danses rituelles au monastère de Tangboche. Spectacle plus que cérémonie, il est composé de saynètes représentant :

  • La victoire du Bouddhisme gelugpa sur les autres formes de Bouddhisme
  • La victoire du Bouddhisme sur la religion Bön
  • La victoire du Bien sur le Mal
  • La victoire du Bouddhisme sur les esprits malfaisants

Rites mortuaires

Dès la mort d’un Sherpa, le lama est appelé pour déterminer, par l’astrologie, comment doit être traité le défunt : incinéré, inhumé ou jeté dans un torrent, et qui peut s’en occuper.

Le corps est ficelé en position assise, enveloppé d’un drap blanc et entouré d’une charpente, au sommet de laquelle est placé un papier portant divers signes astrologiques censés éloigner les mauvais esprits.

Le lama confectionne les tormas adéquats sur l’autel. La récitation de textes sacrés donne au défunt des indications sur le chemin qu’il va avoir à parcourir. Cymbales, tambours et trompettes accompagnent les prières et le défilé des parents et amis qui apportent bière et eau-de-vie.

Les enfants sont inhumés. Les morts trop pauvres pour laisser de quoi leur faire des funérailles sont jetés dans un torrent. L’incinération se fait sans la présence des femmes.

Un cortège restreint accompagne le corps sur une hauteur proche du village où il est incinéré pendant que se déroule la cérémonie de conseil au sem (esprit du mort) : oublier ses biens terrestres pour se préoccuper de sa route vers Decachen.

Un fragment d’os est retiré du bûcher pour des cérémonies ultérieures.
L’office se termine par une offrande, tashi, à tous les dieux évoqués pendant la cérémonie.

Au retour à la maison du défunt, un petit cadeau est offert à tous les participants et des honoraires aux officiants.
Peut alors se faire le rite du napur, qui s’adresse au sem du défunt pour lui faire des recommandations sur sa conduite.

Le voyage du sem vers Decachen

Le voyage du sem vers Decachen dure 49 jours, pendant lesquels il faut accompagner le sem par la récitation de prières (shetu) et la distribution de nourriture et d’argent au nom du défunt (gyewa).

La cérémonie se termine le cinquantième jour : le fragment d’os retiré du bûcher est broyé et mélangé à de l’argile pour former un chörten miniature, déposé près du moulin à prières de la gompa.

Le dernier acte des funérailles consiste à annoncer au lama le coût des funérailles. Le lama confie symboliquement le montant de cette somme au défunt.

Les moulins à prières

Les moulins à prières sont des cylindres métalliques garnis de prières et de mantras qui se déroulent et s’envolent lorsque l’on fait tourner le cylindre.

Sources

Ces notes sont rédigées à partir des ouvrages suivants :

  • Les Sherpas du Népal, Christoph von Fürer Haimendorf, Hachette, 1980
  • Sherpas, peuple d’Himalaya, Patrick et Christiane Weisbecker, Denoël, 1990
  • Sherpas bouddhistes, Henri Sigayret, Vajra Publications, 2006
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